Je voudrais leur écrire un ode, un air qui fait valser les yeux fermés, une musique qui ne s’arrête pas et nous fait tourner et tourner encore, jusqu’à tomber au sol, épuisé ou enivré. Une mélodie qui fait couler des larmes salées jusque dans la bouche et sourire à la fois.
Je voudrais que rien ne se soit jamais terminé, que sa voix à elle me souffle un air chaud dans l’oreille et que son ronronnement à lui berce encore mes nuits quand je songe à elle.
Je voudrais l’avoir rencontré plus tard. Je voudrais ne l’avoir jamais trahi. Je voudrais qu’elle soit heureuse à nouveau.
Je voudrais que ses cheveux enflammés virevoltent à nouveau devant mon visage, découvrant soudainement ce sourire incroyable qui fait chavirer les navires.
Je voudrais, je voudrais, mes déjà mes désirs n’ont plus d’importance. Ils sont dans une petite bouteille de verre qui vogue vers l’infini.
Il est parti un mardi, elle l’a suivi. Les chats sentent nos angoisses et nos rêves déchus, ils craignent nos séparations.
On en a décidé ainsi, parfois les corps doivent se séparer pour que les coeurs n’explosent pas.
Ce site n’est pas un carnet intime, mais quatorze années d’une vie ne sont pas un fétu de paille sur lequel il suffit de souffler pour que tout s’envole.
Ces années ont fait ce que je suis devenu. Elle est ce que je suis.
Notre chat a fini par revenir, mais elle ne reviendra plus.
Bonne route, petite fille de l’Est.